Le genou joue un rôle essentiel dans la dynamique du membre inférieur, avec un rôle primordial des ménisques comme amortisseurs. Malgré leur fréquence, les lésions méniscales sont souvent sous-diagnostiquées : le Dr Anthony Wajsfisz, chirurgien orthopédique à Paris, explique les symptômes pouvant faire suspecter une déchirure du ménisque.
Quels sont les signes d’une déchirure du ménisque aiguë ?
Une déchirure du ménisque aiguë donne des symptômes immédiatement après le traumatisme, avec une aggravation fréquente dans les 24 heures.
Au moment de la fissure méniscale, le patient note fréquemment un bruit sec, accompagné d’une douleur plus ou moins forte. Dans les heures qui suivent, le gonflement du genou s’accompagne de rougeurs, avec une douleur du genou (gonalgie aiguë) sur le côté et à l’arrière (creux poplité).
Sur les gonalgies importantes, la douleur irradie vers la cuisse et s’accentue en cas d’extension de la jambe.
Une déchirure du ménisque se manifeste toujours par un déficit fonctionnel de l’articulation géniculée, avec une difficulté à étendre parfaitement la jambe : le patient ressent alors un blocage mécanique et une vive douleur. Toutefois, ces signes ne sont pas toujours très évocateurs pour le sujet, avec le risque d’être confondus avec d’autres pathologies du genou, comme une rupture des ligaments croisés LCA ou une entorse du genou.
C’est pourquoi l’examen par un chirurgien orthopédique spécialiste du genou est indispensable : il va compléter l’examen clinique par des manœuvres spécifiques, comme le test de Mac Murray (sensation de ressaut avec douleurs sur un mouvement associant flexion forcée et rotation en décubitus).
Certains autres signes sont parfois présents, comme le signe de Genety (flexum asymétrique en décubitus ventral) ou le signe d’Oudard (cri méniscal en palpant l’interligne postéro-médiale du genou).
Une IRM méniscale, avec flexion du genou à 30°, permet généralement de confirmer le diagnostic de fissure du ménisque.
Quels sont les symptômes d’une déchirure du ménisque spontanée ?
Le terme de lésion méniscale spontanée peut sembler abusif : il traduit en réalité l’absence de traumatisme externe important expliquant la déchirure méniscale.
Les lésions méniscales chroniques s’expliquent par une dégénérescence progressive des tissus sous l’effet de micro-traumatismes, généralement chez des patients de plus de 35 ans, avec atteinte préférentielle des segments postérieur et moyen du ménisque médial.
La douleur chronique du genou et la difficulté d’extension se retrouvent parmi les symptômes fréquents, mais avec une intensité variable : jusqu’à 20 % des déchirures du ménisque de type dégénératif seraient asymptomatiques.
Sur les lésions en anse de seau, le blocage du genou en position de flexion peut nécessiter une intervention chirurgicale rapide.
C’est pourquoi l’examen du genou par un chirurgien orthopédique reste indispensable, en complétant par l’imagerie médicale.
Une fois la déchirure du ménisque objectivée, le praticien va en définir le stade lésionnel (méniscose, méniscocalcinose, clivage, fissure radiaire, lésion méniscale complexe…) et le stade clinique, de manière à définir le meilleur traitement de la déchirure du ménisque en fonction des symptômes observés et de la gêne fonctionnelle constatée : lorsque la suture du ménisque n’est pas possible, la méniscectomie totale ou partielle reste alors souvent le traitement de choix.