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Quel âge pour une prothèse du genou ?
Suis-je trop jeune pour me faire poser une prothèse ?
Ces critères d’âge sont de faux critères : quand on a besoin d’une prothèse, il faut réfléchir à quel type de prothèse et quand est-ce qu’on veut la faire mettre pour avoir le plus grand bénéfice dans votre vie.
Le bon critère reste la douleur non contrôlée par le traitement médical :
Vous avez 30 ans, vous avez eu une fracture du genou à l’âge de 20 ans et votre genou est complètement détruit. Vous avez mal au quotidien, vous ne pouvez même plus faire d’activités sportives et vous boitez. On a tout tenté : des opérations pour redresser les jambes, les piqûres, on est arrivé à un point de non-retour.
Ça devient une indication pour faire une prothèse de genou. Ça sera le seul moyen. Certes, vous êtes jeune et il faudra changer cette prothèse plus tard, mais si on dit qu’il faut attendre 60 ans pour la poser, de vos 30 ans à vos 60 ans, vous allez perdre 30 ans essentiels de votre vie à pouvoir profiter d’une prothèse de genou.
C’est un exemple rare, mais ça répond à la question récurrente de “est-ce que l’on peut poser une prothèse chez un jeune patient oui ou non ?”
La réponse est oui, s’il y en a besoin, il faut la faire.
En cas d’arthrose, ma prothèse est-elle la meilleure solution ?
C’est toujours pareil, c’est par paliers. Si vous commencez à faire de l’arthrose à 45 ans, et que celle-ci est progressive, avant d’arriver à une prothèse, il y a d’autres opérations pour réaxer les membres. C’est ce qu’on appelle des ostéotomies qui peuvent retarder l’avancée de l’arthrose.
Il ne faut pas perdre ce moment pour pouvoir proposer ce type d’intervention, pour ne pas être amené à proposer une prothèse trop tôt.
Mais si vous avez 50 ans, 55 ans que l’arthrose est bien établie, qu’elle continue à vous faire mal malgré un traitement médical bien conduit avec des infiltrations dans le genou et que ça ne marche pas, on ne va pas vous laisser douloureux. Si la solution, c’est la prothèse, il faut la réaliser.
Dans ces cas-là, ma recommandation est de faire des prothèses les moins encombrantes possible. Si on peut réaliser une prothèse unicompartimentale parce qu’on est dans une tranche entre 50 et 60 ans, il faut aller vers cette solution, d’autant plus qu’elle peut vous permettre d’oublier que vous avez une prothèse de genou et de reprendre une activité sportive. Cette prothèse unicompartimentale, doit être changée dans 15 ans, ce qui nous amènera à un âge où, lorsqu’on vous mettra une prothèse totale de genou, elle vous accompagnera probablement jusqu’au bout de votre vie.
Il y a-t-il un âge limite pour se faire poser une prothèse de genou ?
J’ai déjà posé des prothèses à des patients de plus de 90 ans : quand ils sont en bon état général, qu’ils marchent comme vous et moi, qu’ils prennent leur bus, qu’ils sont embêtés par leur arthrose et qu’ils n’avaient pas de canne jusqu’il y a un an et commencent à avoir leur canne et qui sont autonomes, s’ils ont besoin d’une prothèse, on leur fait une prothèse.
Si leurs maladies périphériques le permettent et que l’anesthésiste juge qu’il peut endormir le patient, on fait la prothèse.
Dans ce cas, il faut accompagner surtout ces patients dans la rééducation post-opératoire pour les entourer. Parce que c’est sûr qu’à 95 ans, préparer un repas après une prothèse, c’est compliqué. Ce n’est pas le geste en lui-même qui est dangereux, c’est vraiment le suivi post-opératoire. Et ça, on vous accompagne.