La luxation du genou survient après un mouvement anormal de l’articulation ou un choc, lorsqu’au moins deux des quatre ligaments principaux sont touchés. Le genou peut alors se déformer et le fémur et le tibia n’ont plus leur alignement naturel. On peut parler d’un genou « déboité ».
Différence entre ligaments croisés et latéraux
Les ligaments sont constitués de faisceaux de fibres peu extensibles. Il en existe quatre au niveau du genou et ils ont pour rôle d’assurer la stabilité de ce dernier afin de maintenir fermement la cuisse avec la jambe. Les ligaments croisés antérieur et postérieur forment une croix qui parcoure les diagonales de l’articulation. Leur rôle est d’éviter que le tibia ne soit trop lâche dans ses déplacements vers l’arrière ou vers l’avant. Pour leur part, les ligaments latéraux, situés de chaque côté de l’articulation, évitent des déplacements trop importants vers la face interne et la face externe de la jambe.
Qu’est-ce qu’une luxation du genou ?
Sous l’effet d’un mouvement anormal ou d’un choc, un ou plusieurs ligaments peuvent être lésés. On parle alors d’entorse : les ligaments touchés sont, en fonction de la gravité du traumatisme, distendus, partiellement déchirés ou totalement sectionnés. Mais le traumatisme peut être encore plus grave, quand au moins 2 des 4 ligaments se rompent. L’articulation n’est en effet plus maintenue et peut se déformer de manière visible, la jambe et la cuisse perdant alors leur alignement naturel. Selon l’axe de déformation du genou, on parle de luxation antérieure, postérieure, latérale ou médiane. Il s’agit là d’une perte totale et permanente du contact articulaire du genou.
Luxation du genou : quel traitement envisager ?
Dans la plus grande partie des cas, un genou luxé va naturellement revenir dans sa position normale, sans pour autant être guéri. Il arrive cependant que la dislocation observée persiste. Le premier traitement est alors de remettre en place l’articulation. Cette « réduction » est réalisée souvent sous anesthésie. Ensuite, une ou plusieurs interventions chirurgicales sont nécessaires, précédées par un bilan radiographique, une IRM et une angiographie. Ces différentes analyses visent notamment à repérer d’éventuels dommages osseux ou artériels. Ces examens permettent aussi au praticien de définir la meilleure stratégie opératoire. Sauf extrême urgence, fracture ou dommages vasculaires associés par exemple, la première opération a classiquement lieu 3 ou 4 semaines après l’accident, durée pendant laquelle le patient doit porter une attelle ou un plâtre pour stabiliser l’articulation. Si elles sont nécessaires, les interventions suivantes sont à chaque fois espacées de 4 à 6 mois, intervalle au cours duquel peut prendre place une période de rééducation. Le détail des interventions à réaliser dépend des ligaments touchés. Il s’agit majoritairement de greffes ayant pour but de reconstruire les structures atteintes, afin de redonner au genou sa stabilité naturelle. Elles peuvent être réalisées à partir de fragments de tendons ou de ligaments prélevés sur le patient lui-même ou à l’inverse grâce à des donneurs (=allogreffes). La luxation du genou est au total un traumatisme lourd et grave, et la rééducation associée est longue et difficile.