En quelques années, la pose d’une prothèse de genou totale ou uni-compartimentale s’est installée comme une pratique courante en chirurgie du genou, notamment pour le traitement de la gonarthrose. Même s’il s’agit d’une chirurgie orthopédique maîtrisée, le risque de complication ne peut jamais être exclu : le Dr Anthony Wajsfisz, chirurgien spécialiste du genou à Paris, explique comment reconnaître l’une d’entre-elles, l’infection post-prothétique.
Quels sont les signes d’infection juste après une prothèse du genou ?
La chirurgie du genou, comme toute chirurgie orthopédique, accorde une grande place au risque infectieux, avec le respect strict des règles de stérilité. Malgré d’infinies précautions (bloc opératoire en surpression, désinfection poussée de la plaie opératoire, stérilité du chirurgien…), une infection reste toujours possible, que ce soit durant l’opération ou pendant les suites opératoires immédiates : une partie de ces infections nosocomiales peut être liée à des staphylocoques ou des streptocoques, même si ce n’est pas systématique.
Reconnaître une infection de la prothèse du genou juste après une opération ne pose généralement pas de problème, pour deux raisons majeures : les signes cliniques sont évocateurs et le patient est encore sous la surveillance d’un personnel médical attentif à ce genre de complications.
Même si l’infection de la prothèse du genou reste rare, le patient doit donc en reconnaître les signes évocateurs :
- articulation chaude rouge et tuméfiée ;
- plaie et genou douloureux, avec parfois présence de pus ;
- réaction du nœud lymphatique poplité ;
- signes généraux parfois présents comme de la fièvre, une fatigue, une perte d’appétit…
Un examen clinique, complété si besoin par de l’imagerie médicale et un bilan sanguin, permettent de poser le diagnostic et de choisir le traitement approprié.
Comment détecter une infection tardive ?
L’infection tardive de la prothèse du genou peut se développer des mois ou des années après l’intervention, avec un diagnostic parfois plus difficile si les signes évocateurs sont au départ discrets.
Les causes peuvent être variées : présence d’un germe quiescent sur le site opératoire ; existence d’autres foyers infectieux chez le patient (infection dentaire par exemple) ; descellement de tout ou partie de la prothèse totale du genou (PTG) ou unicompartimentale (PUC)…
En règle générale, les signes douloureux sont les premiers à apparaître, avec une gonalgie pouvant rappeler les signes d’arthrose du genou.
Pour autant, une douleur au genou après opération peut reconnaître de nombreuses causes : infection, descellement, rejet de la prothèse, atteinte ligamentaire…
Seul un diagnostic précis posé par le chirurgien spécialiste du genou permet alors de confirmer ou d’infirmer l’existence d’une infection de la prothèse.
Les examens complémentaires (radiographie du genou, scanner, scintigraphie, bilan sanguin,…) permettent de poser le diagnostic et de définir la stratégie thérapeutique.
Selon les cas, le chirurgien peut proposer un traitement médical (antibiothérapie) ou chirurgical, allant du simple lavage de l’articulation infectée au changement de la prothèse.
Ces complications liées à la prothèse du genou restent heureusement rarissimes, d’où l’intérêt de savoir reconnaître rapidement une potentielle infection, afin de la prendre en charge au plus vite par un chirurgien spécialiste du genou.
