Le traitement de l’arthrose du genou par pose de prothèse s‘est généralisé ces dernières années, avec une chirurgie du genou de plus en plus performante et efficace. La pose d’une prothèse de genou en ambulatoire s’inscrit dans cette évolution visant à offrir aux patients plus de confort.
Loin d’être une opération low-cost, le Dr Anthony Wajsfisz considère cette pose de prothèse de genou en ambulatoire comme exigeante : découvrez pourquoi.
Avant une opération de prothèse de genou en ambulatoire
Pour traiter une arthrose du genou ne répondant plus au traitement médical, la chirurgie prothétique s’est installée en quelques années comme le traitement chirurgical de choix. Qu’il s’agisse d’une prothèse totale de genou PTG ou d’une prothèse unicompartimentale PUC, la durée d’hospitalisation est souvent de plusieurs jours.
Grâce au développement de Protocoles de Rééducation Rapide Après Chirurgie (RRAC), la pose d’une prothèse de genou en ambulatoire peut désormais s’envisager, mais à une condition : cette avancée en chirurgie du genou ne doit s’adresser qu’aux patients les plus motivés.
En effet, tout Protocole RRAC après chirurgie orthopédique, exige un travail pluridisciplinaire avec une équipe formée, impliquant autant le chirurgien du genou que l’anesthésiste, le kiné rééducateur ou le personnel infirmier. Le patient bénéficiant d’une pose de prothèse du genou est alors placé au centre de sa rééducation pour se focaliser sur celle-ci. Pour cela, le chirurgien du genou doit expliquer en amont les enjeux et les défis, ce qui suppose de faire appel à un chirurgien expert du genou pédagogue et capable de savoir dire non si besoin.
Pendant l’opération en ambulatoire
Le déroulement d’une pose de prothèse de genou en ambulatoire reprend les grandes lignes d’une chirurgie conventionnelle. Le chirurgien accorde autant de rigueur et de précision à la chirurgie du genou, en privilégiant les techniques moins invasives. C’est pourquoi il évite le plus souvent une voie d’abord trans-quadricipitale, pour privilégier l’appareil extenseur de la cuisse.
Comme pour toute chirurgie ambulatoire, l’un des défis à relever pour une pose de prothèse concerne la gestion de la douleur, avec une approche « agressive » les deux premiers jours, permettant au patient une reprise d’autonomie chez soi avec un maximum de confort. C’est pourquoi la pose de prothèse en ambulatoire tend à éviter l’anesthésie loco-régionale avec bloc moteur, car l’anesthésie du muscle empêche sa contraction et donc la reprise rapide de la station debout.
Pour éviter si possible une anesthésie générale de courte durée, le médecin anesthésiste peut préférer une anesthésie locale par infiltration, type anesthésie sensitive, complétée par l’utilisation locale d’anti-inflammatoires.
Les morphiniques per-opératoires ou post-opératoires sont limités, pour éviter toute somnolence ou toute nausée.
Après une opération de prothèse de genou en ambulatoire
L’un des objectifs d’une pose de prothèse en ambulatoire consiste à limiter le temps de convalescence, avec en moyenne une récupération sur un mois contre trois en chirurgie conventionnelle.
En principe, le patient est capable de se déplacer dès 4 h après l’opération du genou, marquant le début de la rééducation post-opératoire.
Les douleurs sont quasiment absentes les deux premiers jours, avec relais rapide des antalgiques oraux prescrits.
Cette sortie de chambre précoce s’avère bénéfique pour le moral du patient, plus efficace en termes d’engagement dans la rééducation, tout en limitant fortement le risque d’infections nosocomiales.
Patient et chirurgien du genou ont donc tout intérêt à bien évaluer en amont tous les avantages et inconvénients, avant d’envisager ou pas toute chirurgie ambulatoire avec pose de prothèse.