La rupture des ligaments croisés du genou s’avère extrêmement fréquente, expliquant que l’on entende fréquemment parler d’une opération des LCA.
Mais comment se passe une telle chirurgie du genou, qui regroupe en réalité différentes techniques : le Dr Anthony Wajsfisz, chirurgien orthopédique à Paris, explique les principales étapes chirurgicales.
Comment se déroule la préparation à une opération du LCA ?
Toute opération du genou et des ligaments croisés s’effectue en bloc opératoire stérile, le plus souvent sous anesthésie loco-régionale et sous arthroscopie.
Les cas plus complexes de rupture du LCA peuvent nécessiter une anesthésie générale ou une chirurgie à ciel ouvert : les explications sont données avant l’opération par le chirurgien spécialiste du genou et le médecin anesthésiste.
Ce dernier détaille notamment les conditions d’intervention, pour savoir si le patient doit être ou pas à jeun. En cas d’anesthésie loco-régionale, le patient reste vigile : un casque auditif est généralement proposé pour garantir un confort auditif et « isoler » le sujet opéré du contexte opératoire.
La douche antiseptique demandée à chaque sujet le jour et la veille de l’intervention est complétée par une désinfection rigoureuse du site opératoire.
Comment se déroule une opération du LCA sous arthroscopie ?
Le déroulement exact d’une ligamentoplastie mini-invasive dépend en partie de la technique choisie. Le déroulé général reste toutefois similaire dans le principe : comme la suture du LCA s’avère rarement efficace, le chirurgien répare généralement le LCA rompu avec une auto greffe.
Cette dernière est effectuée avec différents tissus tendineux prélevés à proximité immédiate : muscles ischio-jambiers (technique DIDT), tendon rotulien (technique KJ Kenneth Jones), tendon fémoral du quadriceps, fascia lata latéral (technique de Mac Intosh…).
Selon la technique choisie et la voie d’abord, le chirurgien effectue les incisions à différents endroits, expliquant pourquoi la cicatrice d’une ligamentoplastie LCA varie d’un patient à l’autre :
- Cicatrice de l‘opération LCA KJ : à peine quelques cm devant et sur le côté ;
- Cicatrice de l’opération LCA DIDT : 2 à 3 cm sur le mollet et micro-incision sur le genou ;
- Cicatrice de l’opération LCA Mac Intosh : cicatrice le long de la cuisse sur le côté extérieur, jusqu’à 10 cm de long.
Les tendons ainsi prélevés et disséqués sont glissés dans le tunnel fémoral, pour remplacer le LCA rompu, avec une fixation aux extrémités, le plus souvent avec des vis chirurgicales résorbables.
En fin d’intervention, le chirurgien du genou vérifie toujours la dynamique de l’articulation, en termes de stabilité et de solidité.
En moyenne, cette chirurgie du genou dure de 45 à 60 minutes
Comment se déroulent les suites immédiates d’une opération du LCA ?
Après l’opération du LCA, le patient est conduit en salle de réveil : le délai est un peu plus long pour une anesthésie générale que pour une anesthésie loco-régionale.
Selon les cas, le chirurgien peut décider d’une intervention en ambulatoire (retour à domicile le soir même) ou avec une courte hospitalisation (1 à 3 jours).
La rééducation fonctionnelle est souvent commencée le jour même ou à défaut le lendemain, en se concentrant sur la gestion de la douleur et le maintien de l’amplitude articulaire, sans forcer.
On peut affirmer qu’une opération du ligament croisé antérieur est devenue une routine pour tout chirurgien spécialiste du genou.