Les ruptures des ligaments croisés s’avèrent tellement fréquentes, que le moindre trauma du genou ou toute gonalgie (douleur genou) inquiètent aussitôt le patient, se demandant comment savoir s’il a les ligaments croisés rompus ?
Le Dr Anthony Wajsfisz, chirurgien orthopédique à Paris, délivre les principaux éléments diagnostics.
Comment savoir si on a une rupture des ligaments croisés : circonstances et douleurs ?
Lors d’une rupture aiguë du LCA ou LCP, les circonstances traumatiques sont souvent évocatrices : bruit de claquement lors de la rupture, apparition brutale d’une douleur intense, gonflement du genou (tuméfaction par œdème), rougeur… Les cas les plus sévères peuvent s’accompagner de bleus ou d’hématomes. Cette rupture brutale du LCA se manifeste le plus souvent au cours d’un effort physique trop intense en charge, type sport pivot ou sport collectif (football, rugby, tennis, sport de combat, ski, réception de saut, changement brutal de direction avec torsion du genou…). L’apparition de tels symptômes en pleine activité sportive doit conduire à suspecter une rupture du LCP ou LCA.
En revanche, la rupture des croisés peut s’avérer plus difficile à envisager dans les formes chroniques, où il s’agit généralement d’une distension ligamentaire progressive avec rupture quasi « spontanée », sans identifier l’effort violent.
Déceler les signes locaux
Dans sa forme classique aiguë, la rupture des ligaments croisés s’accompagne d’un phénomène inflammatoire classique, avec les 4 piliers : rougeur, chaleur, douleur, tuméfaction. Ces signes ne sont toutefois pas spécifiques, car on peut les déceler sur d’autres pathologies du genou, comme une entorse ou une luxation.
Lorsque le gonflement du genou et la douleur s’atténuent, le chirurgien du genou peut souvent mettre en évidence l’avancée du plateau tibial par rapport au fémur. Cette laxité géniculée, appelée aussi signe du tiroir, traduit une rupture des croisés, qu’il faut ensuite confirmer en imagerie médicale.
Comment savoir si les croisés sont rompus ou distendus : la gêne fonctionnelle ?
Contrairement à d’autres lésions traumatiques du genou, comme la fracture du genou ou l’entorse grave avec luxation, il n’est pas possible de savoir si on a les ligaments rompus dès lors qu’on marche : les deux ne sont pas incompatibles.
En revanche, marcher avec des ligaments croisés cassés ne se fait pas sans difficulté : le genou peut être douloureux, avec une sensation de ressaut ou de dérobade, rendant l’appui difficile. Lorsqu’il s’agit d’une rupture du ligament croisé postérieur LCP, l’instabilité s’avère généralement moins marquée, avec fréquemment une sensation de déboîtement à la descente de marches.
Au final, certains signes évocateurs permettent de savoir si on a potentiellement les ligaments croisés rompus, sans certitude réelle. Seuls l’examen clinique et l’imagerie médicale associés permettent d’objectiver la déchirure, d’évaluer son importance et de préciser sa localisation exacte.
Un chirurgien spécialiste du genou doit disposer de tous ces éléments avant d’envisager la meilleure prise en charge, toute rupture des ligaments croisés demandant un traitement sur mesure fonction des objectifs et des capacités de récupération fonctionnelle de chacun.