Avec plus de 100 000 opérations par an, la pose de prothèse de genou s’est installée comme une opération courante en France, ne supprimant pas pour autant les interrogations autour du port d’un implant dans le membre inférieur.
La question du poids de la prothèse revient chez de nombreux patients, avec la peur de devoir fournir des efforts physiques plus importants. Le Dr Anthony Wajsfisz, chirurgien orthopédique à Paris, explique pourquoi le poids d’une prothèse de genou varie d’un patient à l’autre.
Poids d’une prothèse de genou : zoom sur les matériaux
Même s’il est théoriquement possible d’avoir une prothèse de genou en céramique, ces dernières restent relativement rares, car elles sont souvent plus coûteuses et avec un risque de rupture plus grand.
Généralement, le traitement chirurgical d’une gonarthrose, ou arthrose du genou, se fait par la pose d’une prothèse métallique, comprenant trois types de matériaux différents :
- La composante osseuse (condyle fémoral, plateau tibial) est composée d’un alliage anti-corrosif bio-compatible, dont le poids peut légèrement varier en fonction de la nature. Le choix le plus fréquent se porte sur une prothèse de genou en titane, dont le poids est significativement plus important que le tissu osseux et articulaire originel. C’est pourquoi tout patient opéré d’une arthroplastie gagne en moyenne 300 g en poids. D’autres matériaux sont possibles comme l’alliage chrome nickel molybdène, avec un poids équivalent.
- La composante articulaire (disque d’interface entre les parties métalliques) est constituée d’un matériau en polyéthylène de haute densité, dont le poids est relativement faible par rapport au reste de la prothèse de genou.
- Le ciment chirurgical (polymère acrylique) n’est pas utilisé systématiquement, car le chirurgien peut préférer une prothèse de genou non cimentée : son poids reste négligeable.
Si la nature des matériaux peut donc modifier le poids d’une prothèse de genou, le principal facteur reste en réalité le type de prothèse et sa taille.
Quel poids selon le type de prothèses : zoom sur la différence PUC et PTG
L’évolution des prothèses du genou ces dernières années a offert de grandes avancées technologiques, avec quasiment des prothèses sur-mesure créées en amont par modélisation 3D.
Il est ainsi possible d’avoir une prothèse de genou parfaitement adaptée à la morphologie du patient, et à la taille de ses os (fémur et plateau tibial).
Selon l’étendue de la gonarthrose à traiter, le chirurgien spécialiste du genou va alors pouvoir choisir deux grands types de prothèses :
- la pose d’une prothèse unicompartimentale PUC concerne les arthroses localisées à un seul compartiment du genou, le plus souvent fémoro-tibial (interne ou externe), plus rarement trochléo-patellaire. Le poids d’une prothèse PUC est sensiblement plus léger qu’une prothèse totale ;
- la pose d’une prothèse totale de genou PTG concerne les cas les plus avancés d’arthrose géniculée, avec le remplacement des 3 compartiments du genou.
Au final, le poids total d’une prothèse de genou peut varier entre 360 et 780 g, faisant gagner environ 300 g au membre inférieur ainsi opéré. Ce léger surpoids est le prix d’une amplitude articulaire retrouvée, avec un genou quasi indolore et une marche plus légère.









