La rupture des ligaments croisés s’avère tellement fréquente que chacun en a déjà entendu parler, que ce soit pour un sportif connu ou une personne de son entourage. Mais à quoi correspondent exactement ces fameux ligaments du genou ?
Les ligaments croisés, c’est quoi ?
Les ligaments croisés sont deux ligaments situés à l’intérieur du genou, entre l’extrémité du fémur et le plateau tibial, sous la rotule : ils sont indispensables à la stabilité du genou, aussi bien au repos qu’en mouvement.
Les ligaments croisés du genou tiennent leur nom de leur forme en X, avec un ligament croisé antérieur (LCA) et un ligament croisé postérieur (LCP).
Même s’ils sont tous les deux constitués d’un tissu fibreux très résistant, ligaments et tendons sont deux structures anatomiques différentes :
- Les ligaments réunissent les os entre eux, soit dans l’articulation (ligaments croisés), soit à l’extérieur de l’articulation (ligaments collatéraux) ;
- Les tendons réunissent les muscles aux os, servant en quelque sorte d’ancrage.
Qu’est-ce que le LCA ?
Le ligament croisé antérieur unit la face axiale du condyle fémoral à la surface pré-spinale du plateau tibial, en arrière du ménisque médial. L’insertion du LCA s’avère plus importante sur son extrémité distale, avec un élargissement progressif du fémur vers le tibia et une torsion des fibres.
On distingue généralement dans le LCA deux faisceaux de fibres, le faisceau antéro-médial étant plus épais et plus long (3,3 cm en moyenne) que le faisceau postéro-latéral. Ce schéma simplifié a toutefois été rediscuté ces dernières années, en soulignant l’importance de la torsion des fibres dans la constitution du LCA assimilable à un monofaisceau en ruban.
La stabilité du genou est directement liée aux caractéristiques essentielles des fibres du LCA :
- La structure collagénique ondulée explique le comportement du LCA en traction, avec un allongement par élasticité d’environ 4 % en charge : les fibres se déchirent au-delà de la charge de rupture, aboutissant potentiellement à une rupture du LCA.
- L’environnement viscoélastique dans lequel baigne le ligament, modifiant sa déformation selon la vitesse d’application de la charge : c’est pourquoi une mise en charge rapide favorise une rupture du LCA au centre, alors qu’une vitesse de charge lente favorise une rupture proximale ou distale.
Qu’est-ce que les ligaments croisés postérieurs ou LCP ?
Le ligament croisé postérieur unit la face interne du condyle fémoral médial, au milieu des deux plateaux tibiaux (latéral et médial), dans l’échancrure épiphysaire.
Sa longueur moyenne est de 38 mm de long, plus que le LCA, avec une surface de section 1,5 à 2 fois plus importante que ce dernier. Cette résistance accrue explique pourquoi la rupture du LCP s’avère plus rare que celle du LCA.
Les ruptures isolées restent d’ailleurs relativement rares, avec souvent d’autres lésions du genou associées, augmentant le risque de gonarthrose en cas de mauvaise prise en charge.
Le LCP comprend deux faisceaux distincts : le faisceau antérolatéral s’avère plus volumineux et plus long que le faisceau postéro-médial, avec des fibres parallèles.
La fonction principale du LCP consiste à contrôler le déplacement du tibia vers l’arrière lors des mouvements du genou, concourant lui aussi à la stabilité statique et dynamique du genou.
Le genou assure en effet un rôle indispensable de pivot grâce aux ligaments croisés, d’où l’importance de les préserver et de les traiter rapidement en cas de rupture ou de distension.
