La rupture du ligament croisé antérieur provient d’un traumatisme sur l’articulation tibio-fémorale, avec un mouvement forcé de rotation s’exerçant sur le genou. Cette rupture ligamentaire LCA peut toucher l’insertion fémorale, le milieu du ligament ou l’insertion tibiale : quelle différence pour le patient ou le chirurgien du genou ?
Un ligament croisé du genou peut-il se réparer sans chirurgie ?
Autant le ligament croisé postérieur du genou, vascularisé, possède une certaine aptitude à cicatriser, autant le ligament croisé antérieur ne possède pas cette faculté. Une rupture totale de LCA ne peut donc pas cicatriser. C’est pourquoi la chirurgie est beaucoup plus fréquente sur une rupture LCA que sur une rupture LCP, même si l’opération du genou n’est pas systématique dans le premier cas : elle dépend principalement du degré d’instabilité ressenti par le patient.
Il existe toutefois une légère différence, selon que la rupture ligamentaire affecte le ligament dans sa partie proximale ou distale. Il arrive en effet que la partie inférieure du LCA rompu retombe, et touche le ligament croisé postérieur : cette probabilité est d’autant plus importante que cet embout est long, et donc une lésion en partie haute (rupture LCA vers insertion fémorale).
Si le LCA se « fixe » sur le LCP, il va bénéficier alors de la vascularisation de ce dernier : on dit que le LCA se met « en nourrice ».
Dans ce cas, l’instabilité du genou peut être atténuée car le ligament croisé antérieur peut partiellement cicatriser.
Rupture LCA insertion fémorale ou tibiale : reconstruction ou réparation ?
Le ligament croisé déchiré n’est généralement pas réparable, sauf si la rupture LCA provient d’une fracture de l’embout osseux avec arrachement de l’attache ligamentaire.
Comment réparer une déchirure du LCA ?
Lors d’avulsion osseuse, un chirurgien orthopédique spécialiste du genou peut refixer le fragment osseux par ostéosynthèse, et réparer ainsi l’attache du ligament croisé antérieur. Pour des raisons anatomiques, cet arrachement du point d’insertion se rencontre le plus souvent sur l’épine tibiale antérieure : la rupture du LCA sur l’insertion tibiale peut alors bénéficier d’une éventuelle réinsertion de l’épine tibiale, le plus souvent sous arthroscopie.
Dans des cas plus limités, il est parfois possible de réaliser une suture ligamentaire sur une rupture haute du LCA sur l’insertion fémorale : il faut toutefois la limiter à des cas très précis, sur des sujets de plus de 30 ans mobilisant peu leur genou en rotation, et pour lesquels le ligament n’est pas trop abimé, de manière à le rendre suffisamment solide sur toute sa longueur.
Différentes techniques sont alors possibles sur une avulsion fémorale du LCA, allant des méthodes classiques d’ostéosynthèse à l’utilisation d’ancres résorbables pour suturer le LCA et le fixer sur l’extrémité fémorale.
Comment reconstruire un ligament croisé antérieur LCA rompu ?
Dans les autres cas, le traitement d’une rupture du LCA passe par la reconstruction d’un « nouveau » ligament croisé antérieur par ligamentoplastie, grâce à un greffon.
Certaines techniques dépendent du lieu de la lésion, la rupture du LCA sur une insertion fémorale ou tibiale n’ayant pas les mêmes conséquences chirurgicales.
Ainsi, la technique LCA SAMBBA (Single Antero Medial Bundle Biological Augment), appelée aussi LCA « biologique », ne s’envisage que sur une rupture LCA récente à hauteur de l’insertion fémorale : l’insertion tibiale doit en effet rester intacte, pour insérer le greffon dans le reliquat tibial innervé et vascularisé, et faciliter ainsi le processus de cicatrisation et de prise du greffon.
Ces différences expliquent pourquoi le choix d’une chirurgie de rupture du ligament croisé antérieur doit toujours s’accompagner d’un diagnostic précis d’imagerie médicale, la rupture LCA sur l’insertion tibiale n’offrant pas les mêmes possibilités qu’une lésion sur l’insertion fémorale. C’est un des éléments de choix des techniques opératoires, en y rajoutant le mode de vie du patient et le degré d’instabilité du genou.