Le diagnostic d’une rupture du LCA ou ligament croisé antérieur s’envisage le plus souvent par un simple examen clinique. Pourtant, toute douleur du genou doit s’accompagner de l’avis d’un spécialiste, pour s’assurer de l’absence de lésions méniscales associées : une rupture LCA avec ménisque fissuré demande en effet une prise en charge spécifique, pour réduire le temps de convalescence.
Comment une rupture LCA peut se combiner à une fissure du ménisque ?
Si les douleurs du genou (appelées gonalgies) sont fréquentes, elles sont en revanche rarement associées à une simple lésion méniscale.
Les ménisques forment deux disques dans l’articulation du genou, entre le plateau tibial et les condyles du fémur. Leur structure fibro-cartilagineuse explique leur rôle d’amortisseur dans les micro-chocs, et leur localisation intra-articulaire reprenant la forme des reliefs osseux explique leur rôle dans la stabilité du genou. A ce titre, ils interviennent en complément des ligaments croisés.
La plupart des fissures méniscales sont indolores, car elles s’inscrivent dans un phénomène dégénératif peu inflammatoire.
En revanche, les lésions traumatiques du ménisque s’accompagnent d’une inflammation et d’une douleur, en étant souvent associées à d’autres pathologies du genou comme une entorse ou une rupture des ligaments croisés.
Il s’agit le plus souvent d’un mouvement forcé sur l’articulation géniculée, où le fémur pivote violemment sur le tibia en venant écraser les rebords méniscaux externes.
Comme les ligaments collatéraux du genou sont collés aux ménisques, leur déchirure ou leur élongation s’accompagnent souvent d’une déchirure, amenant à une désinsertion méniscale.
Un traumatisme violent du genou, le plus souvent sur un sport à pivot, peut donc associer différentes lésions du genou, comme la rupture du ligament croisé antérieur et une fissure du ménisque. La rupture LCA avec fissure du ménisque va avoir pour conséquence d’augmenter la douleur et l’instabilité du genou. Même le meilleur chirurgien du genou ne peut pas préciser exactement la part de chaque lésion dans la douleur ressentie, d’où l’intérêt de l’imagerie médicale pour objectiver toutes les lésions. De même, si une rupture du ligament croisé antérieur ne conduit pas systématiquement à une ligamentoplastie, une rupture des ligaments croisés sans opération, doublée d’un ménisque fissuré, augmente les risques d’évolution vers une arthrose du genou ou gonarthrose.
Quelle opération envisager sur une rupture LCA avec fissure du ménisque ?
La fissure du ménisque reste le plus souvent une lésion dégénérative, indolore et donc asymptomatique. Elle peut alors se découvrir de manière fortuite en imagerie médicale, avec un ménisque fissuré visible en IRM, cette dernière étant réalisée à la base pour un examen des ligaments croisés.
La désinsertion méniscale s’accompagne toujours d’une entorse, avec atteinte des ligaments collatéraux, sans forcément toucher au LCA et à son insertion osseuse.
Sur une entorse simple, l’immobilisation du genou sans opération est généralement suffisante pour obtenir la guérison.
La fissure méniscale traumatique, peut se trouver dans une zone où le ménisque est peu vascularisé et donc inapte à cicatriser.
C’est pourquoi une lésion méniscale traumatique douloureuse conduit le plus souvent à une arthroscopie pour suturer le ménisque ou le retirer par méniscectomie, en complément de la ligamentoplastie. La douleur de la fissure du ménisque peut se traiter ponctuellement par infiltration, sans être une solution de moyen-terme.
Rupture LCA et ménisque fissuré : est-ce que le temps de convalescence change ?
Sur une rupture du LCA sans complication, la reprise d’une marche sans aide sur sol plat demande en moyenne 3 à 6 semaines de rééducation fonctionnelle.
La chirurgie méniscale associée à la ligamentoplastie ne change pas ce délai.
Il faut reprendre la marche rapidement, sans trop plier le genou et sans forcer : chirurgien orthopédique et kiné sont alors là pour donner les bons conseils de rééducation du genou suivant toute rupture du ligament croisé antérieur doublé d’une fissure méniscale.