On parle de luxation du genou quand cette articulation est disloquée, suite à un traumatisme violent, et qu’au moins 2 des principaux ligaments sont rompus. Cette pathologie rare mais grave, potentiellement handicapante à vie, nécessite une prise en charge le plus rapidement possible.
Diagnostic de la luxation du genou
Contrairement à d’autres articulations, le genou ne consiste pas en un os « emboîté » dans un autre. Au contraire, il s’agit d’une structure complexe et la stabilité de la cuisse (fémur) par rapport à l’ensemble tibia-péroné y est assurée par 4 ligaments. Il s’agit des 2 latéraux et des 2 croisés, antérieur et postérieur. Sous l’effet d’un traumatisme violent, comme une chute ou un accident de la circulation, le bas de la jambe et la cuisse peuvent se désaxer de façon grave. Le genou apparaît alors disloqué, la jambe prend une position anormale « en baïonnette » ou le tibia vers l’avant, la douleur est intense et l’articulation enfle. Lorsqu’au moins 2 des 4 ligaments sont rompus, il s’agit alors d’une luxation du genou. Le diagnostic est en premier lieu clinique : circonstances, aspect du genou, défaut d’alignement entre la cuisse et la jambe et mouvements anormaux sont les premiers indices recherchés. L’urgence est à la réduction du genou, c’est-à-dire à le remettre en place de façon à ce que l’os du fémur et du tibia soient de nouveau alignés. Lors de cette luxation, il y a un risque d’atteinte vasculaire avec une plaie de l’artère, un examen vérifiant l’intégrité de l’artère est nécessaire (angioscanner, échographie doppler). Ensuite doit être réalisée une IRM, afin d’évaluer précisément les dégâts ligamentaires et de rechercher d’éventuels traumatismes associés, fracture notamment.
Que faire quand on est diagnostiqué, avant d’être opéré ?
En cas de luxation du genou, il convient avant tout de procéder à une « réduction », le plus rapidement possible. Cela consiste à redonner à la cuisse et au bas de la jambe un alignement normal puis de les maintenir dans cette position par la pose d’une attelle ou de broches externes. La prise d’antalgiques fait aussi partie du traitement initial afin de soulager la douleur vive qui accompagne ce traumatisme. Une intervention chirurgicale est parfois utile en urgence différée, sous 3 semaines afin de profiter du potentiel de cicatrisation existant. Elle consiste à reconstruire les ligaments détruits grâce à des greffons prélevés sur le corps du patient lui-même, tendons la plupart du temps. Dans les cas les plus graves, quand des atteintes vasculaires sont détectées, il peut arriver qu’une intervention chirurgicale soit réalisée en urgence, aussitôt après l’accident.
Quelle conduite à tenir après l’opération de la luxation du genou ?
Opérer une luxation du genou est un acte chirurgical relativement lourd. L’hospitalisation post-opératoire est courte, le temps de surveillance d’un éventuel syndrome de loges ou de reperfusion. Ensuite, le patient doit prévoir une période de rééducation souvent longue et difficile. Elle dure au minimum plusieurs mois, parfois 1 ou 2 ans, et peut dans certains cas nécessiter la mise en place d’un support psychologique. D’autre part, à la lenteur de cette récupération fonctionnelle vient s’ajouter l’incertitude de la qualité du résultat final. Elle varie en fonction des patients et, malheureusement, certains doivent arrêter la pratique de leur sport favori ou ne peuvent pas reprendre leur activité professionnelle initiale.