Pour beaucoup de patients, toute intervention chirurgicale du genou suscite des interrogations légitimes, dont celle des cicatrices. C’est particulièrement vrai pour la cicatrice d’une opération pour ligament croisé, cette ligamentoplastie étant assez fréquente, et le genou souvent visible aux yeux de tous : découvrez ce qu’il en est.
Ligamentoplastie du genou : quelle cicatrice selon la technique ?
La cicatrice d’une opération est directement liée à la voie d’abord choisie par le chirurgien, et donc à la technique chirurgicale. Une ligamentoplastie du genou peut ainsi associer deux cicatrices, celle pour prélever le greffon tendineux, et celle pour le refixer sur le genou.
Pour soigner une rupture des LCA, le chirurgien a le choix entre de nombreuses techniques : ce sont d’abord des impératifs lésionnels et fonctionnels qui vont déterminer son choix opératoire, la nature de la cicatrice n’intervenant que de façon marginale.
- Pour la ligamentoplastie DIDT (Droit Interne et Demi-Tendineux), le prélèvement du ou des tendons ischio-jambiers nécessite une cicatrice verticale, localisée sur la face supérieure et interne du mollet (os tibial).
Cette cicatrice mesure en moyenne 2 à 3 cm, rendant cette ligamentoplastie très esthétique et peu douloureuse. La fixation au niveau du genou se fait ensuite par arthroscopie, une technique mini invasive nécessitant deux micro-incisions de moins d’un cm, l’une pour passer les instruments, l’autre pour passer la fibre optique de la caméra. Les cicatrices du genou sont donc très discrètes.
- Pour une autogreffe du tendon rotulien (technique de Kenneth Jones ou ligamentoplastie KJ), le prélèvement du tendon rotulien demande soit une grande cicatrice antérieure de 6 à 7 cm, soit deux petites cicatrices de 2 cm en cas de technique mini-invasive. Cette dernière permet de couper moins de fibres nerveuses et donne ainsi de meilleurs résultats sur les douleurs post-opératoires
- Pour la ligamentoplastie de Lemaire par technique du Fascia Lata, ou Ténodèse Latérale, l’incision est en revanche beaucoup plus longue, environ une dizaine de centimètres sur la face externe de la cuisse et du genou, pour prélever l’aponévrose du muscle de la cuisse.
Comment avoir une belle cicatrice après un genou opéré ?
Après une opération du ligament croisé, le patient se focalise à juste titre sur la rééducation fonctionnelle, pour marcher plus rapidement et permettre une cicatrisation profonde optimale de sa greffe tendineuse.
Pour autant, il doit savoir que la cicatrice cutanée suit aussi une évolution sur plusieurs mois.
Si la cicatrisation cutanée prend à peine 1 à 2 semaines, le remodelage complet d’une cicatrice s’étale en réalité sur 6 à 12 mois : elle est d’abord rouge, plus ou moins boursouflée, avant de devenir plus fine et rose, puis blanc nacré quasiment imperceptible. Cette cicatrice peut d’ailleurs rester sensible un certain temps, ou au contraire perdre en sensation douloureuse (hypo-esthésie).
Pour avoir une belle cicatrice sur une opération des ligaments croisés, le patient doit respecter trois règles :
-limiter toute inflammation excessive tant que la plaie n’est pas parfaitement cicatrisée (eau, frottements, tractions…) ; une plaie aérée a d’ailleurs moins de chance de s’infecter ;
-bien hydrater la peau les premières semaines avec un soin local réparateur et émollient, pour améliorer le fonctionnement des fibroblastes dermiques indispensables à un bon remodelage cutané ;
–protéger la cicatrice du soleil durant 6 à 12 mois (indice 50), au risque qu’elle ne se pigmente et devienne alors parfaitement visible.
Les soins adéquats du patient, et l’arthroscopie mini-invasive, permettent ainsi de rendre les cicatrices d’une ligamentoplastie du genou des plus discrètes possibles.
