Ligament croisé antérieur : temps de guérison sans opération

par | 20 mai 2023

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Ligaments

La rupture du ligament croisé antérieur du genou (LCA) est une pathologie extrêmement fréquente, amenant de nombreux patients à se poser la question d’une opération ou pas. Toute la question est de savoir en réalité si un ligament croisé peut se reconstituer, et de quelle manière ?

 

Un ligament croisé peut-il se reconstituer ?

 

Un ligament, à l’image de tout tissu conjonctif ou du derme de la peau, possède une faculté à cicatriser. Mais il est rare que le tissu néo-formé soit aussi performant que l’ancien, donnant des cicatrices sur la peau, ou un tissu conjonctif plus fibreux et plus grossier, lui faisant perdre une partie de ses qualités mécaniques.

Pour que la cicatrisation soit optimale, il faut toutefois que les extrémités tissulaires soient proches. Si la perte de substance est importante, ou si les embouts sont éloignés, le processus de réparation est inopérant.

C’est pourquoi une rupture complète de ligament croisé antérieure (LCA) ne peut jamais se reconstituer et cicatriser seule, d’autant que le LCA est peu vascularisé, à la différence du ligament croisé postérieur (LCP). Une cicatrisation peut seulement s’envisager sur des distensions ou des ruptures partielles, type entorse du ligament croisé antérieur sans rupture.

Pour autant, une opération du ligament croisé antérieur du genou doit-elle être systématique ?

 

Ligament croisé antérieur : choisir une opération ou pas ?

 

Le ligament croisé antérieur joue un rôle majeur dans la stabilité du genou, empêchant son avancée vers l’avant. C’est pourquoi une rupture du ligament croisé antérieur peut être sans douleur, tout en générant un genou très instable.

Traiter une rupture du ligament croisé antérieur doit donc distinguer 2 grandes situations :

-chez un patient à risque élevé, mobilisant fortement son articulation, l’instabilité du genou va générer un vrai handicap dans la vie quotidienne ou les activités sportives. L’opération du LCA est donc vivement conseillée.

-chez un patient à risque faible, ne pratiquant pas d’activité sportive ou peu de sport avec pivot du genou, l’attentisme peut s’envisager. Mais la rééducation du ligament croisé demande souvent un temps de guérison plus long et contraignant sans opération selon les methodes, avec parfois des risques de séquelles.

 

Réparation du LCA : temps de guérison selon les méthodes

 

Face à une rupture du LCA, la stratégie thérapeutique associe souvent une immobilisation par strapping de courte durée, une rééducation précoce, puis la planification ou non d’une chirurgie reconstructrice du ligament : sauf cas particuliers, cette chirurgie n’est jamais urgente.

L’objectif du kiné va être de supprimer la douleur et de stabiliser le genou, sans nuire à son extension. Le plus souvent, la rééducation d’une rupture du LCA non opéré soigné par kiné s’étale sur 4 à 6 mois, parfois bien plus. Elle demande beaucoup de rigueur et de temps, sous peine d’un résultat décevant.Cette guerison peut s’accompagner d’une immobilisation dans une attelle durant 6 semaines, causant parfois des raideurs difficile à corriger.

En revanche, la chirurgie du LCA permet une récupération toujours plus rapide et moins handicapante, grâce à de nombreuses techniques permettant une approche sur-mesure. Dès 6 semaines, le patient retrouve normalement un genou stable et indolore.

 

Quelle est l’évolution d’un genou instable non opéré ?

 

Dans tous les cas, le patient déclinant une opération du LCA doit être conscient que son genou instable risque d’aggraver les lésions :

-sur le ménisque, il existe un risque réel de déchirure du ménisque, ou de lésions dégénératives type anse de seau méniscale. Cette lésion méniscale touche plus de 60 % des genoux instables dans les 10 ans ;

-sur le cartilage articulaire, l’instabilité du genou est une cause majeure de chondropathie type arthrose du genou, les cas les plus avancés se terminant alors par une pose de prothèse de genou… une opération bien plus lourde qu’une banale chirurgie du ligament croisé antérieur.

C’est pourquoi la rupture d’un ligament croisé antérieur LCA doit dépasser la simple question du temps de guérison sans opération : la vraie question consiste à se demander le risque de subir une opération du genou plus lourde à long terme ?

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