La rupture du LCA (Ligament Croisé Antérieur) est fréquente et nécessite souvent une intervention. Quelle que soit la méthode pratiquée, il s’agit d’un acte chirurgical conséquent après lequel plusieurs mois sont nécessaires pour retrouver un niveau d’activité sportive équivalent à ce qu’il était avant le traumatisme.
Rappel du déroulement de l’opération du ligament croisé antérieur
Près de 50 000 ligamentoplasties du LCA sont réalisées chaque année en France. Ces interventions sont la plupart du temps réalisées sous anesthésie loco-régionale et par voie arthroscopique. Pour cela, le chirurgien réalise de minuscules incisions afin d’introduire dans l’articulation les petits outils nécessaires. Il n’a pas d’accès visuel direct aux structures à opérer et visualise ses gestes sur un écran relié à une minuscule caméra préalablement placée dans le genou du patient. Le grand principe de la ligamentoplastie est de reconstruire le LCA en utilisant un greffon prélevé ailleurs sur le patient. Il peut notamment s’agir d’un fragment longitudinal du tendon rotulien (technique Kenneth Jones) ou des tendons des muscles droit interne et/ou demi tendineux (techniques DIDT et DT4). Ces greffons sont ensuite fixés, grâce à des vis, au travers de tunnels préalablement percés dans le bas du fémur et le haut du tibia, pour venir remplacer le LCA endommagé.
Suites opératoires et étapes-clés
La durée d’hospitalisation est en ambulatoire, c’est-à-dire que l’on ressort le soir de son intervention. Pour limiter les risques d’infection et favoriser la cicatrisation, les soins apportés au pansement sont primordiaux. Pendant les 2 premières semaines il doit être refait tous les 2 à 3 jours par une infirmière. Cela est rendu possible par le port d’une attelle protective amovible, à conserver entre 1 et 3 semaines. La rééducation démarre relativement tôt, à raison de 3 ou 4 séances de kinésithérapie par semaine. Le but de ce traitement est une récupération progressive de la mobilité et de la masse musculaire. Le principal objectif de la rééducation est la récupération de l’extension. Un objectif raisonnable de reprise de marche « normale » sans cannes ou béquilles est fixé environ au bout de 5 à 6 semaines
Quel résultat en combien de temps ?
La reprise des activités physiques doit se faire de manière progressive, en suivant les conseils du médecin et du kinésithérapeute qui évaluent les progrès du patient pendant toute la convalescence. Dans la plupart des cas, environ 3 mois après l’opération, il est normalement possible de reprendre les sports ne sollicitant pas le LCA, comme le vélo à l’extérieur ou la natation en battement de jambes. La reprise de la course à pied se fait souvent dans les 4 ou 5 mois, sur terrain plat et non accidenté. En revanche, les activités impliquant une sollicitation importante du LCA doivent attendre davantage. Au minimum 6 mois pour les sports sans contact dans lesquels l’articulation joue le rôle de pivot et plutôt 9 mois quand il existe des contacts avec l’adversaire (handball, football, rugby, sports de combat…). A ces délais de reprise variables selon le type d’activité viennent classiquement s’ajouter 5 ou 6 semaines de période préopératoire. Il est en effet conseillé d’attendre un peu avant l’intervention, pour laisser le genou récupérer et commencer à travailler au renforcement des muscles avec un kinésithérapeute.