Ligamentoplastie Kenneth Jones : spécificités de cette technique d’autogreffe du tendon rotulien

par | 15 avril 2024

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Ligaments

La rupture des ligaments croisés constitue une pathologie fréquente, où il est inutile d’être le meilleur chirurgien du genou pour savoir que le secret est de savoir bien choisir parmi toutes les techniques de réparation chirurgicale du LCA. La ligamentoplastie par tendon rotulien, dite technique KJ (Kenneth Jones), constitue l’une d’entre elles : voici ses principales caractéristiques.

 

Opération de Kenneth Jones pour réparer un LCA : c’est quoi ?

 

A la différence d’un ligament croisé postérieur, une rupture du ligament croisé antérieur (LCA) ne peut pas cicatriser spontanément, opération ou pas : c’est pourquoi on ne le suture que très rarement, préférant une reconstruction par greffe de tendon appelée plastie. Comme cette greffe de tendon est prélevée sur le patient, on parle encore d’auto-greffe.

La technique dite de Kenneth-Jones (KJ) réside dans une auto-greffe de tendon rotulien, le tendon prolongeant la rotule vers l’os de la jambe, le tibia.

Cette reconstruction du LCA comprend deux grandes étapes :

-le prélèvement du tendon rotulien se fait à travers une incision verticale le long de la face antérieure du genou, d’environ 6 à 8 cm, ou avec deux petites incisions de 2 à 3 cm. Le chirurgien prélève environ le tiers de ce tendon (10 mm de large) sur toute sa longueur, en y incluant deux petits fragments osseux (rotule d’un côté, tibia de l’autre) jouant le rôle de baguette ;

-la fixation du transplant os-tendon-os, une fois calibré pour remplacer le LCA rompu, s’effectue grâce à des vis d’interférence fixées sur le tibia et le fémur.

Par arthroscopie, des tunnels sont réalisés sans toucher à la corticale fémorale,  selon l’axe d’insertion de l’ancien LCA. Des fils de traction permettent alors de diriger le transplant vers ces tunnels osseux, et d’y loger les baguettes osseuses.

 

Avantages et inconvénients de la technique Kenneth Jones (ligamentoplastie KJ)

 

Le fait qu’il existe différentes techniques de réparation du LCA prouve que chacune a ses avantages et inconvénients. C’est d’ailleurs sûrement ce qui fait en partie la différence pour les meilleurs chirurgiens du genou : savoir choisir la bonne indication, selon les lésions observées et les antécédents du patient.

 

Les avantages de l’autogreffe du tendon rotulien pour réparer un LCA

 

Plus qu’une plastie ligamentaire par autogreffe de tendon, l’opération de Kenneth Jones (KK ou TLR) peut se voir comme une autogreffe osseuse, où l’on transplante des baguettes osseuses pour assurer la fixation du greffon.

Cette technique assure donc une grande stabilité mécanique du genou, idéale pour  des genoux très instables ou soumis à des forces de pivot très intenses comme les grands sportifs.  Par ailleurs, cette technique ne raccourcit pas le tendon rotulien, prélevé dans sa longueur, et permet sans souci une reprise de DIDT rompu en cas d’échec précédent.

Il apparait une tendance dans la littérature à posséder un taux de re-rupture moindre par rapport au DIDT

 

Les inconvénients de la ligamentoplastie  » KJ « 

 

En revanche, cette technique opératoire demande un effort particulier en matière de rééducation après l’opération du genou, avec un strict respect des consignes du chirurgien et du kiné :

-la rééducation fonctionnelle, et notamment la reprise de la marche ou de la course à pied, doivent être progressives sans brûler les étapes, au risque de voir apparaître une tendinite post-chirurgicale ;

-le renforcement de l’appareil extenseur doit être privilégié, pour ne pas créer d’amyotrophie secondaire.

Il faut aussi être conscient que les suites opératoires sont un peu plus lourdes avec la ligamentoplastie KJ qu’avec la technique DIDT, avec un risque de complications légèrement plus élevé (risque de fracture de rotule). Enfin, et même si ce n’est pas le principal critère de choix d’une ligamentoplastie KJ, la cicatrice d’une Kenneth Jones KJ est un peu plus longue, et placée sur la face antérieure du genou, ce qui peut la rendre plus visible.

C’est pourquoi la ligamentoplastie de Kenneth Jones pour un LCA ne doit être effectuée que par des chirurgiens spécialistes du genou, par exemple sur des patients désireux de reprendre rapidement un sport à risque.

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