Pour soulager une lésion méniscale dégénérative, le consensus médical recommande désormais une prise en charge médicale en première intention, sans chirurgie des ménisques, avec une rééducation du genou et du ménisque non opéré.
Comment la mener pour éviter une éventuelle opération du genou, toujours source de stress même si elle est effectuée par le meilleur chirurgien du genou ?
Comment soigner une fissure du ménisque sans opération ?
Il existe en réalité deux grands types de lésions méniscales, qu’il s’agisse d’une déchirure ou d’une fissure du ménisque : il peut s’agir de lésions dégénératives, d’évolution chronique, souvent indolores au début ; il peut s’agir sinon de lésions traumatiques, aiguës, le plus souvent avec gonalgie marquée (douleur du genou) et des lésions associées (luxation du genou, rupture des ligaments croisés…).
Cette distinction dans les causes de pathologies du ménisque explique aussi la différence d’approche thérapeutique, d’autant qu’un ménisque conserve une capacité de cicatrisation, notamment sur des lésions périphériques.
Le traitement chirurgical du ménisque concerne principalement les patients actifs et sportifs, avec une lésion méniscale aiguë douloureuse, responsable d’une forte gêne fonctionnelle. Elle peut aussi s’envisager sur une lésion dégénérative douloureuse, après échec d’un traitement conservateur.
Dans les autres cas, le choix pour soulager un ménisque douloureux repose principalement sur un traitement fonctionnel par un kiné, avec des antalgiques et/ou des anti-inflammatoires pour calmer la douleur du genou.
Dans certains cas, il est possible de prescrire des injections de corticoïdes, PRP (plasma enrichi en plaquettes) pour régénérer le cartilage avec des cellules souches, ou une visco-supplémentation par acide hyaluronique pour lubrifier l’articulation géniculée.
Quel exercice de rééducation pour un ménisque déchiré ?
La rééducation du genou avec ménisque fissuré non opéré vise trois objectifs :
- Soulager la douleur du genou naturellement.
- Renforcer la musculature du genou et du membre inférieur.
- Rééduquer le patient à une marche normale et indolore.
Chirurgien et kiné du genou peuvent collaborer pour déterminer le meilleur protocole d’exercices du genou, en fonction du patient et de sa lésion méniscale.
Pour calmer la douleur du genou, la physiothérapie donne souvent de très bons résultats : cryothérapie par le froid, électrothérapie TENS, massage pour le drainage lymphatique et à visée proprioceptive…
Pour renforcer la musculature, le kiné va proposer différents exercices d’auto-rééducation, qui doivent être progressifs et adaptés : mobilisations passives et actives du genou, renforcement des muscles quadriceps et ischio-jambiers…
- Les principaux exercices de renforcement quadriceps par un kiné sont l’exercice de la chaise contre mur, le debout-assis sur une chaise, l’extension genou avec poids, l’assis-debout en excentrique et la résistance contre élastique en excentrique.
- Les principaux exercices de renforcement ischio-jambiers par un kiné sont le relevé de bassin en statique, la chute du buste en excentrique ou la résistance en excentrique contre élastique. Il faut 1 à 3 séries de chaque exercice, en effectuant ces exercices au minimum tous les 2/3 jours.
Pour la rééducation à la marche sur un ménisque non opéré, le kiné va proposer des exercices ciblés comme la marche dans les différentes directions ou le transfert d’appui, afin de retrouver les performances d’avant la lésion méniscale.
La proprioception du genou est systématiquement vérifiée et si besoin travaillée.
En cas d’échec, il est toujours possible d’envisager une chirurgie méniscale.