https://youtu.be/wfSUlcCNK-w
Quelles sont les différentes techniques pour réparer un ligament croisé antérieur ?
Les différentes techniques qui existent dépendent essentiellement des différents tendons que l’on va prélever pour réparer ce ligament croisé.
Il y a trois structures principales que l’on peut utiliser pour réparer un ligament croisé :
- Les tendons de l’appareil extenseur, donc le tendon rotulien ou le tendon quadricipital,
- Les tendons ischio-jambiers, donc ce sont les muscles postérieurs de la cuisse que l’on peut prélever,
- Le fascia lata, qui est donc un fascia qui recouvre le vaste externe sur le côté du genou.
Ces trois grandes familles de tendons peuvent être prélevées pour réparer le ligament croisé.
Le tendon rotulien
Le tendon rotulien peut être prélevé. Il a l’avantage d’avoir un bon calibre et d’avoir des insertions osseuses de chaque côté. En revanche, la technique est un peu plus compliquée, plus demandeuse, avec un petit risque fracturaire au niveau de la rotule. Mais c’est un gros tendon qui marche très bien et qui a fait largement la preuve de son efficacité.
Le tendon quadricipital
Pour le tendon quadricipital, c’est un gros tendon qui est souvent utilisé dans les cas de reprise. Les tendons des ischio-jambiers sont plus connu sous la technique de DIDT : “droit interne demi tendineux” ou bien DT4 : “demi tendineux plié en quatre”.
Le D4 ou le DIDT, globalement, c’est la même opération mais la façon de traiter le tendon des ischios-jambiers diffère. Cette technique est moins demandeuse techniquement, plus rapide, avec des récupérations et des résultats qui sont comparables dans la littérature aux autres techniques en termes de fonctions.
En revanche, en termes de récidive, elles sont un petit peu moins efficaces. Un tendon rotulien aura tendance à être un peu plus serré et un taux de rupture, un peu moins important que les ischio-jambiers.
Cependant, la morbidité, c’est à dire les conséquences d’avoir prélevé ces tendons, sont plus difficiles pour un tendon rotulien et plus faciles pour un tendon ischio-jambier. Donc, ce sont des choses qui s’arbitrent en fonction du profil du patient, du type de sport réalisé.
Technique de fascia lata
On utilise le fascia qui est sur le côté du genou. C’est une technique qui a un peu moins de résultats dans la littérature, se fait beaucoup dans les centres. Le résultat est plutôt satisfaisant et c’est une technique, je pense, que l’on peut utiliser pour les reprises de ligamentoplasties dans certains cas.
Choix final
Maintenant, le choix final de la technique utilisée sera à discuter avec votre praticien.
En ce qui me concerne, je regarde :
- le type de la rupture sur l’IRM,
- la laxité du patient pour repérer si l’effet de tiroir est très important
- si le ressaut est très important ou pas,
- le sport réalisé par le patient pour savoir si ce sont des sports de pivot/contact, si le genou est régulièrement posé au sol ou si l’appareil extenseur est très sollicité ( pour un basketteur par exemple),
- le morphotype du patient. Des tendons ischio-jambiers trop fins ne pourront pas être utilisés, je ne pourrai pas les utiliser, donc je vais plutôt privilégier un autre tendon.
Bien sûr que le choix final de la technique reviendra au patient, donc à vous, en concertation avec votre praticien.